Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime, Ezzedine Ben Cheikh, a révélé que les ventes d’huile d’olive extra vierge en conserve, destinées aux adhérents des coopératives et associations dans le secteur public, ont atteint 582 000 litres.
Il a également précisé que les prix de l’huile d’olive au niveau de la production dans les moulins ont suivi la tendance à la baisse observée sur le marché mondial, avec une chute progressive des prix, passant de 7,7 euros à 4 euros, et actuellement 4,5 euros.
Lors de son audition vendredi 31 janvier 2025 devant la Commission de l’Agriculture, de la Sécurité alimentaire, de l’Eau et de la Pêche maritime au Parlement, le ministre a ajouté que le processus de mise en conserve pour approvisionner les commerces en quantités suffisantes se poursuit dans le cadre du programme national de consommation intérieure d’huile d’olive. Ce programme fait partie des mesures mises en place pour soutenir les agriculteurs et stopper la baisse des prix. Il inclut la mise à disposition des capacités de stockage de l’Office National de l’Huile dans ses centres régionaux à des fins de location, l’attribution d’une subvention de 100 dinars par tonne pour un mois, pendant trois mois, ainsi qu’un partenariat avec la Banque Tunisienne de Solidarité pour la mise en place d’une ligne de financement de 20 millions de dinars.
Le ministre a également précisé que ces mesures ont permis de faire grimper le prix de l’huile d’olive à 12,5 dinars le litre, contre 9 dinars précédemment, selon les données de la Commission de l’Agriculture du Parlement.
Le ministère met en place une stratégie pour encourager la consommation locale et promouvoir l’huile d’olive tunisienne sur les marchés étrangers, notamment en activant la diplomatie économique.
La production nationale pour la saison en cours est estimée à 340 000 tonnes, contre 220 000 tonnes l’année précédente, soit une hausse de 55 %. Le taux de récolte de l’olive pour cette saison, jusqu’au 28 janvier 2025, atteint environ 80 %. Le nombre de moulins en activité est estimé à 1 034, dont environ 925 moulins à système continu, selon le ministre.
Les représentants du ministère ont indiqué que l’Office National de l’Huile, dans le cadre de son rôle de régulation du marché, est intervenu pour acheter 3 000 tonnes d’huile d’olive en provenance de différentes régions. L’Office a également contribué à l’effort national d’exportation en exportant 700 tonnes via sa société d’exportation.
Ils ont aussi confirmé que l’Office continuera d’acheter des quantités importantes d’huile d’olive dans les semaines à venir. Une coopération entre agriculteurs et institutions est jugée essentielle pour diffuser la culture de stockage de l’huile d’olive, comme le font les autres pays concurrents, en mettant à disposition les ressources nécessaires à cette initiative.
Les intervenants ont souligné la crise actuelle du secteur, causée par l’inefficacité et la lenteur des mesures prises, menaçant ainsi la durabilité du secteur, la sécurité alimentaire et la paix sociale.
Des propositions ont été avancées pour relancer le secteur, notamment la restructuration de l’Office National de l’Huile sur des bases scientifiques et la mise à disposition des ressources nécessaires pour renforcer son rôle de régulateur, à la fois pour le marché intérieur et pour l’exportation.
Les recommandations incluent également une stratégie pour gérer l’abondance de la production, en mettant l’accent sur le stockage, la valorisation et la promotion de l’huile d’olive tunisienne, ainsi que le renforcement de la diplomatie économique pour pénétrer de nouveaux marchés prometteurs, notamment en Afrique et en Asie.
Enfin, les intervenants ont appelé à des campagnes de sensibilisation pour encourager la consommation locale, en mettant en avant les bienfaits nutritionnels de l’huile d’olive, et en incitant les hôtels et restaurants à privilégier son utilisation. Ils ont également suggéré de mettre en place une carte agricole qui tienne compte des changements climatiques et des besoins du marché, tout en intensifiant les traitements aériens contre les maladies des oliveraies.
